À mes mentors, où que vous soyez
Une lettre à ceux qui ont fait de ma plume une épée d’expression
Née du triomphe de la lutte pour l’éducation secondaire franco en Ontario, l’École secondaire Hanmer allait voir le jour en 1970 dans le nord de l’Ontario. Ici, au fil des années 1990, je ferais de la scène, j’écrirais pour la première fois, et je rêverais de mon destin. Cette école allait tout me donner: mes amis, mes amours, mes mentors – et ma plume.
C’était un vendredi soir ensoleillé.
L’École secondaire Hanmer fêtait son 50e anniversaire, des retrouvailles de générations de jeunes Franco-Ontariens en banlieue de Sudbury.
Dans un écho du passé cruel et magnifique, je revenais sur mes pas dans cette école qui m’a tout donné, dans ces couloirs colorés de récits, chaque petit recoin la scène d'épopées de jeunesse.
Les bennes à ordures où on se réfugiait pour fumer à la cachette. Le gym où Léo me prenait autrefois par la main pour un slow dance. La caf où, seule au dîner lors de mes premiers jours de 9e année, je mangeais mon sandwich dans les toilettes en me désolant de ma solitude.
Et la grande scène, un théâtre nichée dans des coulisses de velour noir, les planches – mes planches – où on jouait, où on chantait, où on se confiait nos rêves.
Ici, on m’inspirait à faire de ma plume une épée d’expression.