CTV’s The Social, Revisited | L’émission The Social à CTV, revisitée
Giving voice to French-language rights in Canada’s linguistic conversation | Donner une voix aux droits des francophones dans la conversation linguistique au Canada
Read this piece in The Toronto Star and Le Voyageur | Lisez ce texte dans Le Voyageur et The Toronto Star
Le texte en français suit l’anglais

It was a zeitgeist moment for Francophones outside Quebec.
Like when journalist Denise Bombardier insulted us – twice – on Tout le monde en parle, saying we had “all but disappeared.” Or every time Don Cherry blustered about “French guys” on Hockey Night in Canada.
On a sleepy August afternoon last year, my socials lit up – CTV’s The Social had talked about us – us! Francophones in Canada! On TV!
We were electrified.
“Does the French language need to be protected in Canada?” asked The Social.
Ben là. Oui!

Inspired by an American rant published by Cult MTL, the since-deleted panel was helmed by contributors worthy of pause and praise. And yet, as often happens when Canada gets together to discuss its two solitudes, Francophones hors Québec were eclipsed from the conversation. It was a powerful reminder to claim our voice, or live in the oubliette of Canada’s national consciousness.
The Social’s offering was a narrow and puzzling definition of Canada’s Francophonie, centering on Québécois “tribalism,” positing that French will be fine, because “there’s a whole country called France,” and pitting Francophone and Indigenous communities against each other in a hunger game for linguistic rights.





Even public intellectual John Ralston Saul waded into the conversation, saying to Radio Canada that the panellists did not understand the challenges faced by linguistic minority communities in Canada.
Oui.
At best. At worst, like many in Canada, they did not know that we exist. We are those whom “English Canada forgot.”
And yet, nous voilà.
Where we live, we are not Quebec and we certainly aren’t France. We live on lands that we must not claim, but which have claimed us for centuries – working towards being better allies with Indigenous communities as they reclaim land and tongue.
Where we live, speaking French is a geste politique. So is the way in which we speak it, in tandem with English, Michif and Cree, Dioula and Kikongo, Arabic and Amazigh, Créole, myriad languages, all of them rolling from our tongues as we embrace the constellation of our identities.
Where we live, we fight. French might not survive generations to come. Our salvation lies in greater Francophone immigration to our provinces, in the modernisation of the Official Languages Act, funding for our universities in Ontario and Alberta, and defending the hard-won gains of generations that came before us.
Where we live, we remind our youth that “nous sommes, nous serons” – we are, we will be, grounding them in centuries of Francophone history, offering them a lingua franca that brings them closer to a global Franco-village here and beyond.
Canada forgot about us. As a consequence, so did The Social.
From pop culture to public policy discourse, there should be nothing about us without us. The conversation is unfinished and the question – should French be protected in Canada – still deserves to be answered.
By us, the stubborn, the proud, and the determined in the wilderness of Canada’s francophonie.
L’émission The Social de CTV, revisitée
Donner voix aux droits des francophones dans la conversation nationale au Canada

Ce fut un moment zeitgeist pour les francophones hors Québec.
Comme lorsque la journaliste Denise Bombardier nous a insultés – pas une, mais deux fois – à l’émission Tout le monde en parle, disant que nous avions « à peu près disparu ». Ou à chaque fois que Don Cherry parlait des « French guys » à l’émission Hockey Night in Canada.
Par un après-midi en août de l’année dernière, mes réseaux sociaux se sont illuminés – l’émission The Social à CTV avait parlé de nous – nous! Les francos au Canada! À la tévé!
Nous étions électrifiés.
« La langue française doit-elle être protégée au Canada ? », a demandé The Social.
Ben là. Oui!

Inspiré par une diatribe américaine publiée par Cult MTL, le panel (depuis supprimé) fut animé par des contributrices dignes de pause et d’éloges. Pourtant, comme l’arrive souvent lorsque le Canada se réunit pour parler de ses deux solitudes, les francophones hors Québec furent éclipsés par la conversation. Ce fut un puissant rappel de revendiquer notre voix, ou d’habiter l’oubliette de la conscience nationale.
The Social a plutôt offert une étroite et curieuse définition de la francophonie canadienne, centrée sur le « tribalisme » québécois, affirmant que le français sera bien, parce qu’il existe « tout un pays qui s’appelle la France », et dressant les communautés francophones et autochtones les unes contre les autres dans un combat à mort pour les droits linguistiques.





Même l’intellectuel John Ralston Saul s’est mêlé à la conversation, disant à Radio-Canada que les panélistes ne comprenaient pas les défis auxquels sont confrontées les communautés linguistiques en situation minoritaire au Canada.
Yes.
Au mieux. Au pire, comme plusieurs au Canada, elles ne savaient pas que nous existions. Nous sommes ceux dont « English Canada forgot ».
Et pourtant, nous voilà.
Là où nous vivons, nous ne sommes pas le Québec et nous ne sommes certainement pas la France. Nous vivons sur des terres que nous ne devons pas réclamer, mais qui nous réclament depuis des siècles – en œuvrant à être de meilleurs alliés avec les communautés autochtones alors qu’elles revendiquent leurs terres et leurs langues.
Là où nous vivons, parler français est un geste politique. Tout comme la façon dont nous le parlons, en tandem avec l’anglais, le michif et le cri, le dioula et le kikongo, l’arabe et l’amazigh, la créole, une myriade de langues au bout des lèvres, alors que nous revendiquons la constellation de nos identités.
Là où nous vivons, nous menons la lutte. Le français pourrait ne pas survivre les générations à venir. Notre salut réside dans une plus grande immigration francophone dans nos provinces, dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles, dans le financement de nos universités en Ontario et en Alberta, et dans la défense des acquis durement gagnés par les générations qui nous ont précédés.
Là où nous vivons, nous rappelons à notre jeunesse que « nous sommes, nous serons », les ancrant dans des siècles d’histoire francophone, tout en leur offrant une lingua franca qui les rapprochent d’un village francophone mondial ici et au-delà.
Le Canada nous a oubliés. Par conséquent, The Social aussi.
De la culture populaire au discours de politique publique, il ne devrait avoir rien sur nous, sans nous. La conversation est inachevée et la question – le français devait-il être protégé au Canada – mérite encore d’être répondu. Par nous. Nous, les obstinés, les fiers, et les déterminés, dans le firmament de la francophonie canadienne.