De nos mémères et nos recettes | Of our Mémères and our recipes
Le Globe and Mail sur la tradition canadienne-française | The Globe and Mail on French Canadian Tradition
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De nos mémères et nos recettes
Le Globe and Mail sur la tradition canadienne-française
C'est la saison des fêtes, des traditions – et des recettes de Mémère.
«Ma grand-mère a toujours été mon cris de cœur... mon cri de guerre pour la culture», ai-je déclaré à Madeleine White, journaliste au Globe and Mail, lors d'une entrevue le mois dernier. Plus tôt cette semaine, à la veille des fêtes de fin d'année, Madeleine a publié quelques extraits d'une conversation à trois avec Émilie Bourgeault-Tassé – professeur, consultante et ma soeurette.
Au cœur du récit se trouve la famille de Madeleine et l'histoire de sa Mémère, Velma Bois. Dans un magnifique récit et podcast, elle raconte le périple de sa famille pour sauvegarder les recettes de biscuits, de fudge et de gâteaux de sa Mémère.
«Ce projet a également été une leçon d'histoire sur l'héritage culturel résistant de notre nourriture», écrit-elle. «Avant de commencer à travailler sur le livre de cuisine, tout ce que je connaissais de la cuisine franco-ontarienne était la Sainte Trinité des ingrédients qui étaient omniprésents dans mon éducation : le beurre, la cassonade et la crème».
«(La butter tart pourrait tout aussi bien être notre sainte patronne)», plaisante-t-elle.
Oui.
«La nourriture innovante naît de la nécessité», explique Émilie. Rien n'est gaspillé, tout trouve une nouvelle utilité. Comme les pets de sœurs, «le charmant dessert qui se traduit littéralement par pets-de-nonne».
«Cette pâtisserie est née de l'éthique de la classe ouvrière, qui veut qu'aucun déchet alimentaire ne soit laissé inutilisé. Ainsi, chaque fois qu'une tarte était préparée – qu'il s'agisse d'une tarte au sucre dorée ou d'une tourtière épicée – les restes de pâte étaient enduits de beurre, de sucre et de cannelle et enroulés dans une pâte ressemblant à un biscuit».
Mais c'est la rivalité et la concurrence qui unissent l'expérience de Madeleine à celle d'Émilie et à la mienne. Prenons, par exemple, les six recettes de fudge du livre de recettes de Velma Bois et son affirmation selon laquelle ses sœurs voulaient toutes être couronnées reine du fudge.
«Dans les petites communautés, tout le monde se connaît», dit Émilie. «On pense à la nourriture canadienne-française (...) mais cette même culture arrive dans une province minoritaire. Il y a un fort sentiment d'identité. Les recettes sont partagées – ou elles sont en concurrence.»
Comme le conclut Madeleine, «parfois, un biscuit n'est qu'un biscuit, mais parfois, c'est un siècle de liens familiaux, d'identité alimentaire».
Lisez le texte de Madeleine dans le Globe and Mail et écoutez le podcast sur The Decibel.
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Of our Mémères and our recipes
The Globe and Mail on French Canadian Tradition
It is a season for feasts, tradition – and Mémère’s recipes.
“My grandmother has always been my cris de cœur … my battle cry for culture,” I told The Globe and Mail journalist Madeleine White in an interview last month. Earlier this week, on the eve of the holiday season, Madeleine published a few of the highlights of a conversation à trois with Émilie Bourgeault-Tassé – professor, consultant and my soeurette.
At the heart of the story is Madeleine’s own family and in particular, her Mémère, Velma Bois. In a beautifully crafted story and podcast, she shares her family’s journey to salvage her Mémère’s recipes for cookies, fudge, and cake.
“This project has also been a history lesson about the resilient cultural legacy of our food,” she writes. “Before starting work on the cookbook, all I knew about Franco-Ontarian food was the holy trinity of ingredients that were ever-present in my upbringing: butter, brown sugar and cream.”
“(The butter tart might as well be our patron saint.)” she quips.
Oui.
“Innovative food comes out of necessity,” Émilie explained – nothing is wasted, everything finds new purpose. Like pets de soeurs, “the charming dessert called pets de sœur, which translates literally to nun’s farts.”
“This pastry emerged from the working-class ethic that no food scrap can be left unused. So whenever a pie was being made – be it a golden, gooey tarte au sucre (a brown sugar pie) or a savoury, spicy tourtière (meat pie) – the left-over dough would be coated in butter, sugar and cinnamon and curled up into a cookie-like pastry.”
But it is rivalry and competition that unites Madeleine’s experience with Émilie’s and my experience. Consider, for instance, the six fudge recipes in Velma Bois’ recipe book and her assertion that her sisters all wanted to be crowned Queen of Fudge.
“Everyone knows everyone,” says Émilie. “You think of French Canadian food (...) but that same culture is coming into a minority province. There’s a strong sense of identity. Recipes are shared – or they’re competing.”
As Madeleine concludes, “Sometimes a cookie is just a cookie, but sometimes, it’s a century of connection over family, food identity.”
Read Madeleine’s story in The Globe and Mail and listen to the podcast on The Decibel.