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L’esprit de Jack Kerouac, icône du Beat Generation et auteur Franco-Américain qui existait entre «la honte et la fierté» de sa langue, débarquait récemment à Sudbury, dans le Nord de l’Ontario, afin d’être lu, traduit, raconté, contesté, adapté et fêté par des poètes, artistes et créateurs de la région.
«J’ai jamais eu une langue à moi-même», écrivait Jack Kerouac. «Le Français patois j’usqua-six angts, et après ça l’Anglais des gars du coin. Et après ça — les grosses formes, les grands expressions, de poète, philosophe, prophète. Avec toute ça aujourd’hui j’toute melangé dans ma gum».
Mélangé. Dans sa gum.
Le dramaturge Jean-Marc Dalpé et Guillaume Martel Lasalle ont orchestré le Projet K – c’était une révolte effrontée aux «sages» traductions des Éditions Gallimard de l’oeuvre de Kerouac, ces interprétations françaises qui ne savaient pas cerner la véritable nature d’un poète Franco-Américain «toute mélangé dans sa gum».
Il fallait rapatrier notre frère, un «Canadien errant» de l’Amérique française, et le faire renaître chez les artistes de Rouyn Noranda, Montréal, ici à Sudbury et – osons espérer – au-delà de toutes frontières.
Avec le soutien du Salon du livre du Grand Sudbury et le Théâtre du Nouvel-Ontario, les artistes franco-sudburois Miriam Cusson, Daniel Aubin, Chloé LaDuchesse, Connor Lafortune, Dillon Orr, Darlene Raven et Chloé Thériault se sont livrés à ce que Dalpé me décrit comme «une machine à créer, un laboratoire», offrant une exploration de Kerouac parmi les décombres de ses valises, de ses cartes routières, de ses rêves. Et surtout, de son parler.