Journée internationale de la fille | International Day of the Girl
Dix jeunes Franco-Ontariennes qui ont marqué la dernière décennie | Ten young Franco-Ontarian women who have changed our world in the last decade
(The English follows the French)
Pour bébé lapin. Et à toutes les jeunes Franco-Ontariennes. Vous brillez avec la force de milles étoiles.
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Journée internationale de la fille
Dix jeunes Franco-Ontariennes qui ont marqué la dernière décennie
Jeunes rêveuses et revendicatrices, elles sont fières, féroces et francos, des rebelles qui ont marqué l’histoire de toute une génération de l’Ontario français.
En partenariat avec le Réseau du Patrimoine Franco-Ontarien (RPFO) et le magazine Le Chaînon et en l'honneur de la Journée internationale de la fille, qui marque aujourd’hui son dixième anniversaire, La Tourtière salue dix jeunes Franco-Ontariennes qui ont inspiré nos communautés depuis 2012.
Aujourd’hui, elles sont des adultes, certes, mais au cours de la dernière décennie, elles étaient adolescentes et jeunes femmes. Des leaders, artistes et politiciennes qui continuent de façonner nos collectivités – et dont le récit commence à peine à se dessiner – prenant parole sur les grandes questions qui ont marqué notre monde. Ici et avec leur pleine participation, nous partageons leurs propos inoubliables sur la francophonie, la langue, l’appartenance et la jeunesse.
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Ces jeunes femmes – les filles d’hier – sont les héritières de filles et créatrices de changement comme Jeanne Lajoie et les sœurs Desloges qui allaient défier les règles linguistiques du Règlement 17.
Comme Catherine Flons, qui allait coudre le tout premier drapeau d’Haïti, ainsi que Cécile Fatiman, une prêtresse qui allait déclencher la révolution à Bois-Caïman.
Comme ces filles de Sturgeon Falls, Rachel Paiement, qui allait donner voix aux « cris rauques et rocheux » de la renaissance franco-ontarienne et denise truax, qui allait monter aux barricades lors de la crise scolaire à Sturgeon Falls Secondary School.
Et comme la grande fierté de leurs ancêtres, Michelle O’Bonsawin, une étudiante qui allait osé rêver – et ce, malgré ses détracteurs, et l’éducatrice Mélanie Biidabin-Kwe Smits, qui allaient réclamer langue et culture, léguant cette quête à la prochaine génération.
Comme nos aïeules, les jeunes Franco-Ontariennes qui figurent sur cette liste sont à l’image de notre riche diversité, un écho du timbre de nos milles accents, dessinant l’avenir de nos communautés aux quatre vents de l’Ontario français.
Merci et miigwetch à toutes les jeunes femmes de nous avoir permis de les citer et de les célébrer. Quel privilège de plonger dans votre univers. Et surtout à Marie-Pierre Héroux, qui a fait mon éducation sur les femmes et les filles de l’Ontario français – j’apprécie beaucoup.
International Day of the Girl
Ten young Franco-Ontarian women who have changed our world in the last decade
Young dreamers and changemakers, they are fières, fierce and Francos, rebels who have marked the history of an entire generation of French Ontario.
In partnership with the Réseau du Patrimoine Franco-Ontarien (RPFO) and Le Chaînon magazine and in honour of the International Day of the Girl, which today marks its tenth anniversary, La Tourtière celebrates ten young Franco-Ontarians who have inspired our communities since 2012.
Today, they are adults, but in the last decade, they were teenagers and young women. Leaders, artists and politicians who continue to shape our communities – and whose stories are just beginning to write themselves – speaking out on the big issues that have shaped our world. Here and with their full participation, we share their unforgettable words on the francophonie, language, belonging and youth.
These young women – the girls of yesterday – are the heirs of girls and creators of change like Jeanne Lajoie and the Desloges sisters who defied Regulation 17 language laws.
Like Catherine Flons, who would sew the very first flag of Haiti, and Cécile Fatiman, a priestess who triggered the revolution in Bois-Caïman.
Like the girls from Sturgeon Falls, Rachel Paiement, who would give voice to the “cris rauques et rocheux” of the Franco-Ontarian renaissance, and denise truax, who would rise up during the school crisis at Sturgeon Falls Secondary School.
And like Michelle O'Bonsawin, a student who dared to dream – despite her detractors, and educator Mélanie Biidabin-Kwe Smits, who would claim language and culture, handing over this journey to the next generation, both women the great pride of their ancestors,
Like our ancesstresses, the young Franco-Ontarians on this list reflect our rich diversity, an echo of the timbre of our thousand accents, drawing the future of our communities to the four winds of French Ontario.
Thank you and miigwetch to all the young women for allowing us to quote and celebrate them. What a privilege to dive into your world. And especially to Marie-Pierre Héroux, who gave me a crash course on the women and girls of French-speaking Ontario – j’apprécie beaucoup.
Lydia Philippe
Orléans
« Je voulais parler avec la force de la jeunesse, malgré les difficultés, montrer qu’il va toujours pleuvoir, mais que le soleil va ressortir » disait Lydia Philippe, présidente de la FESFO lors de la Résistance de 2018.
“I wanted to speak with the strength of youth, despite the difficulties, to show that it will always rain, but that the sun will come out,” said Lydia Philippe, president of the FESFO during the 2018 Resistance.
Amanda Simard
Embrun
« Il fallait se tenir debout – pour la francophonie, pour les francophones en Ontario », disait l’ancienne députée Glengarry-Prescott-Russell Amanda Simard, qui allait quitter le Parti Conservateur dans la pénombre du Jeudi Noir en 2018. « Il fallait vraiment prendre notre place. Nous sommes une communauté fière, forte, vivante et nous voulons continuer de parler en français et de vivre en français. »
“We had to stand up for the francophonie, for francophones in Ontario,” said former MP Glengarry-Prescott-Russell Amanda Simard, who left the Conservative Party in the penumbra of Black Thursday in 2018. “We really had to take our place. We are a proud, strong, vibrant community and we want to continue speaking and living in French.”
Mimi O’Bonsawin
Sudbury
« Alors que je trouve ma place dans ce monde, j’ai le devoir de représenter mes ancêtres et ma communauté » dit l’artiste abénaquise Mimi O’Bonsawin. « Je porte ce beau nom de famille et ce sang et je suis vraiment reconnaissante.»
“As I find my place in this world, I have a duty to represent my ancestors and my community,” says Abenaki artist Mimi O’Bonsawin. “I have this beautiful family name and blood and I am truly grateful.”
Marie-Pierre Héroux
Embrun
« J’ai les deux symboles du drapeau, le lys et le trille, de tatouer sur le bras. Peu de gens connaissent l’histoire derrière ce tattoo », dit l’étudiante et l’activiste Marie-Pierre Héroux. « Je l’ai eu en 2017 après avoir vécu une épreuve qui m’avait fait remettre en question mon identité. Mon tattoo est donc un rappel quotidien de qui je suis et d’où je viens et que je fais partie d'une communauté vibrante. »
“I have the two symbols of the flag, the lily and the trillium, tattooed on my arms. Few people know the story behind this tattoo,” says student and activist Marie-Pierre Héroux. “I got it in 2017 after going through an ordeal that made me question my identity. So my tattoo is a daily reminder of who I am and where I come from and that I am part of a vibrant community.”
Nathalie Larocque
Sturgeon Falls
« On est constamment dans la découverte de notre culture », explique Nathalie Larocque de son identité Métisse. « Il ne faut pas avoir peur d’aller à sa découverte, et ce, par tous les moyens ».
“We are constantly discovering our culture,” says Nathalie Larocque of her Métis identity. “We must not be afraid to go and discover it by any means.”
Soukaina Boutiyeb
Ottawa
« Je me considère Franco-Ontarienne », dit Soukaina Boutiyeb, ancienne directrice générale du Réseau du patrimoine franco-ontarien, ancienne présidente de l’ACFO-Ottawa et directrice générale de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne. « Quand je vois le drapeau vert et blanc, ça m’interpelle. C’est de faire vivre cette francophonie et de s’assurer que nos droits soient respectés et qu’ils ne deviennent pas des enjeux du jour au lendemain. »
“I consider myself a Franco-Ontarian,” says Soukaina Boutiyeb, former director general of the Réseau du patrimoine franco-ontarien, former president of ACFO-Ottawa and executive director of the Alliance des femmes de la francophonie canadienne. “When I see the green and white flag, it resonates with me. It is about keeping this francophonie alive and ensuring that our rights are respected and that they do not become issues overnight.”
Kyla Heyming
Sudbury
« J’ai toujours été quelqu’un qui adore lire », dit la poète officielle de Sudbury Kyla Heyming. « Je passais mon temps à lire, mais aussi… à écrire. Souvent, en effet, j’imaginais des histoires pour lesquelles je ne trouvais pas l’équivalent. Alors j’appliquais la fameuse citation [de la romancière américaine Toni Morrison] : “S’il y a un livre que tu veux lire, mais qui n’a pas encore été écrit, alors tu dois l’écrire”».
“I’ve always been someone who loves to read,” says Sudbury poet laureate Kyla Heyming. “I spent my time reading, but also… writing. Indeed, I often imagined stories for which I could not find the equivalent. So I applied the famous quote [from the American novelist Toni Morrison]: “If there is a book you want to read, but that has not yet been written, then you must write it”.
Francesca Mérentié
Toronto
« En Haïti, mon pays d'origine, je portais des histoires avec mon corps et ma voix », dit la journaliste Francesca Mérentié à Radio Canada. « À présent, au Canada, ma terre d'accueil, je me dédie corps et âme à raconter les enjeux, les réalités, la fierté des communautés culturelles dans ma province d'adoption, l'Ontario. »
“In Haiti, my home country, I carried stories with my body and voice,” Radio Canada journalist Francesca Mérentié says. “Now, in Canada, my home, I dedicate myself wholeheartedly to recounting the issues, realities and pride of cultural communities in my adopted province of Ontario.”
Katiya Gareau-Jones
Sudbury
« Et que faudrait-il faire? Altérer notre identité, et omettre qui nous sommes. Découragés. Tout comme un arbre coupé, où il reste seulement qu’une souche déracinée », disait l’étudiante Katiya Gareau-Jones, qui revendique son héritage Cri, dans son poème L'aperçu d’une jeune fille autochtone. «Je voudrais sourire inclusivement, et c’est bel et bien le temps! »
“And what should be done? Alter our identity, and omit who we are. Discouraged. Just like a cut tree, where only one stump remains uprooted,” said student Katiya Gareau-Jones, claiming her Cree heritage, in her poem L'aperçu d’une jeune fille autochtone (A Glimpse of an Indigenous Girl). “I would like to smile inclusively, and now is the moment!”
Karelle Sikapi
Ajax
« Ma vision pour la jeunesse est celle-ci: une jeunesse sensibilisée aux divers enjeux sociétaux du passé et du présent », dit Karelle Sikapi, présidente de la FESFO dans l’année qui a suivi la Résistance (2019). « J’imagine une jeunesse engagée dans les problèmes de la société, des jeunes ouverts à apprendre sur les diverses réalités qui les entourent. Une jeunesse qui n’a pas peur de questionner le système en place et de pousser ses limites pour se faire entendre. »
“My vision for youth is this: a youth aware of the various societal issues of the past and the present,” says Karelle Sikapi, President of FESFO in the year following the Resistance (2019). “I imagine youth as committed to the problems of society and open to learning about the various realities that surround them. Young people who are not afraid to question the current system and push their limits to make themselves heard.”