En 2018, ma grand-mère Isabelle est devenue virale.
C’était la Résistance. La veille des mobilisations historiques du 1 décembre pour manifester contre l’abolition du Commissaire aux services en français de l’Ontario et l’annulation d’un projet pour une université franco-ontarienne.
Isabelle serait mon cri du cœur.
Ma muse.
Dans un essai pour The Globe and Mail, j’ai raconté l’histoire de la langue perdue d’Isabelle, de sa recette de tourtière copiée en anglais, portant l’écho de sa voix dans le firmament de nos générations :
Quand viendra mon tour de copier la recette de la tourtière familiale,
je laisserai ma grand-mère témoigner au travers de nos générations.
Je copierai ses mots en anglais
comme rappel de ce qui est en jeu
lorsque nous perdons
nos racines.
Isabelle est toujours mon cri du cœur. Mon héritage. Elle inspire La Tourtière, un blogue bilinguish, écrit dans une langue ponctuée par l’anglais et le français. Où la musique d’une langue se mêle aux harmonies de l’autre.
La Tourtière offrira des songes sur la Francophonie canadienne, élevant la beauté brute de notre unique parler, la politique qui nous absorbe et les manières dont nous façonnons l’avenir de nos collectivités.
La Tourtière est inclusive et intersectionnelle. Féministe. Engagée envers la vérité et la réconciliation avec « toutes mes relations » et préoccupée par l'œuvre antiraciste et antidiscriminatoire.
J’écris La Tourtière en tant que Canadienne française. J’écris aussi en tant que Franco-Ontarienne et citoyenne de la vaste francophonie canadienne. J’écris de N’Swakamok (Sudbury), dans le Nord de l’Ontario, et à titre d’ancienne habitante des communautés francophones d’Odàwàng (Ottawa) et de Tkaronto (Toronto).
J’écris au cœur de l’espoir semé en mon nom par mes grands-mères acadiennes, celles qui ont survécu au Grand Dérangement. Comme descendante de Canadiens français qui se sont soulevés contre la couronne britannique dans la Rébellion des patriotes. D’arrière grands-oncles qui, selon la légende, se seraient battus pour Louis Riel et les Métis au Manitoba. Comme la fille d’un jeune audacieux qui allait participer à la création d’un emblème franco-ontarien. Et en tant que ma tante d’une petite Franco adorée, une effrontée qui dit notre avenir par ses premiers balbutiements.
J’écris parce que je dois. I write because I must. Et j’espère que vous vous joindrez à moi sur ce sentier battu.
Bonne lecture !
Marci Ben - Miiguich
Tes mots vont être inspirants!