À lire dans ONFR+
L’écrivaine doit parfois se taire afin de mieux mijoter les mots et de redoubler de choses à dire. Du moins, je l’espère... Car les mots me manquent et je manque mes mots. Dévorée par l’éclat d’une page blanche, je n’arrive plus à écrire. La fatigue me gagne et l’inspiration me lâche. C’est pourquoi, pour le moment, ces paragraphes seront mes derniers pour ONFR+.
Comme j’adore vous livrer mes mots.
Comme j’ai aimé vous raconter « notre maison en terre autochtone » à N’Swakamok. Ma sœur Émilie et notre aïeule Marie Bernard. Mon admiration d’une magnifique jeunesse africaine dans le Nord.
Je vous ai dépeint ces êtres extraordinaires du paysage lunaire de Sudbury : l’immortelle Hélène Gravel, artiste et artisane du théâtre jeunesse franco-ontarien ; la mineure Lilian Amelia Bellmore, une allégorie de ces pionnières qui ont osé faire carrière dans les mines de Sudbury ; ou encore, l’artiste et activiste queer Alex Tétreault et son intrépide gang de Nickel City Fifs.

Et je vous ai conté mes anciens mentors qui allaient faire de « ma plume une épée d’expression ». Les paroles et poésies d’une Palestinienne libre. Ces villages que j’ai habités, qui m’ont habité ailleurs en Ontario – et qui ont forgé ma francophonie.
Mais l’écriture a ses revers.
La fatigue me gagne et l’inspiration me lâche. L’écrivaine doit parfois se taire afin de mieux mijoter ses mots et de redoubler de choses à dire.
Je souhaite continuer à faire briller une lumière sur ce bout d’arrière-pays et ce, surtout la Nickel City – et notre place dans le monde. Et je souhaite continuer à agiter pour une francophonie inclusive et intersectionnelle, féministe, engagée envers la vérité et la réconciliation avec « toutes nos relations » autochtones et préoccupée par l'œuvre antiraciste et antidiscriminatoire.
Or, je reprendrai bientôt ma plume à grands coups d’épée.

Avant de se quitter, quelques remerciements.
À Lila Mouch et Inès Rebei : C’est grâce à vous si ONFR+ a pris conscience de mes écrits dans mon blogue La Tourtière – merci de votre amitié et générosité. À Rudy Chabannes et Sébastien Pierroz : merci de m’avoir accordé le droit de parole dans les pages d’ONFR+. À Monia Mazigh : ton courage et ta solidarité m’inspirent – shukran.
À vous, chères lectrices et chers lecteurs. Belle gang, merci de m’avoir accueilli dans vos lectures. Merci, merci, merci.
Et à très bientôt.